Peu de Thionvillois connaissent l’histoire de Justin Bray, enterré à la nécropole militaire. Ce civil meusien de 32 ans a été condamné à mort puis fusillé à Thionville par les Allemands le 24 août 1914, au tout début de la Première Guerre mondiale. Un hommage lui sera rendu ce samedi 11 novembre.
Olivier Menu –
Aujourd’hui à 05:00
La tombe est située à l’entrée de la nécropole militaire, à Thionville, à quelques pas de la stèle des « Malgré Nous » de la Seconde Guerre mondiale. Elle porte cette brève inscription : « Bray Justin. Victime Civile. Mort pour la France le 24-08-1914 ». Dans son ouvrage, Le Souvenir Français à Thionville (Fensch Vallée Éditions), Bernard Reimeringer écrit que « son acte de décès n’est transcrit en mairie de Thionville que le 9 février 1920 et nous donne quelques renseignements : Justin Bray, mineur, célibataire, âgé de trente-deux ans, de religion catholique, demeurant à Gouraincourt, département de la Meuse, né à Gouraincourt le 21 janvier 1882, est décédé à Thionville, mort pour la France, le 24 août 1914, à deux heures de l’après-midi. » C’est d’ailleurs le qualificatif de « Mort pour la France » qui vaut à ce civil d’être enterré dans le cimetière militaire.
Mettre en garde les civils de Thionville
Son arrestation, sa condamnation à mort par un tribunal allemand siégeant à Thionville puis son exécution, vraisemblablement sur un terrain militaire sont portées à la connaissance de la population de la ville par une affiche rouge dont les termes sont sans équivoque : « Le mineur Justin Bray, qui a, le 20 août 1914 près de Domprix (Meurthe-et-Moselle), dénoncé aux Français la position d’un poste de surveillance allemand, a été aujourd’hui condamné par un tribunal militaire du lieu et a été immédiatement exécuté. » Un texte daté du 24 août 2014 et signé par le commandant von Lochox, lieutenant général. Rappelons que Thionville est à l’époque, comme toute la Moselle, annexée par les Allemands. « Une sentence démesurée mais surtout destinée à mettre en garde les civils de Thionville », écrit encore Bernard Reimeringer.
Lui rendre l’hommage qu’il mérite
C’est justement à la lecture du livre de Bernard Reimeringer que Renée Bail, actuelle présidente de la section de Thionville du Souvenir français, a récemment pris connaissance de ces faits, pour le moins ignorés par la majorité des Thionvillois. « Je ne comprends pas que Justin Bray ne soit pas passé davantage à la postérité. Aussi, je me suis dit que ce serait une bonne chose tout au moins de lui rendre l’hommage qu’il mérite à l’occasion du 11 Novembre. » Elle en parle au maire, Pierre Cuny, qui valide. Ce samedi 11 novembre, à 10 h 15, le maire, le conseil municipal, le conseil municipal des jeunes, accompagnés des associations patriotiques et d’anciens combattants déposeront donc une couronne sur sa tombe, à la nécropole militaire du cimetière Saint-François. « Grâce à nous, Justin Bray rentrera un peu plus dans l’immortalité », savoure Renée Bail.
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