Toulouse: Polémique autour de l’expulsion d’un squat du CHU, certains occupants n’ont pas pu récupérer leurs affaires
Vendredi dernier, des occupants du pavillon Armengaud à Toulouse ont été expulsés de force par la préfecture de Haute-Garonne. Ces occupants dénoncent les méthodes violentes utilisées par les forces de l’ordre et critiquent le fait que la préfecture n’ait pas proposé de solution de relogement.
Hakim, un Algérien sans papiers en attente d’un titre de séjour, raconte avoir été réveillé en sursaut par le fracas de la porte de sa chambre fracturée par des policiers à 5 heures du matin. Il affirme avoir été sorti manu militari du squat, occupé illégalement depuis 2016. Selon lui, l’expulsion a été particulièrement violente, avec la présence de 200 policiers et des bébés qui hurlaient.
Une fois expulsés, les occupants ont décliné leurs identités aux fonctionnaires. Certains ont été sommés de quitter les lieux sans avoir la possibilité de récupérer leurs effets personnels. Hakim déplore le manque de solutions de relogement proposées par les forces de l’ordre, qui lui ont simplement dit de se débrouiller.
Le collectif Droit au Logement 31 dénonce la “sauvagerie de la préfecture” et critique également la Mairie de Toulouse, qui s’était engagée à les aider dans leurs démarches d’admission en HLM lors de la campagne électorale. Malgré un courrier d’alerte au Maire et de multiples rencontres avec ses services, aucune solution de logement n’a abouti pour ces occupants.
La préfecture de Haute-Garonne affirme de son côté que l’évacuation s’est déroulée “sans incident” sous l’autorité d’un commissaire de justice. 40 personnes, dont cinq mineurs et certaines en situation irrégulière, ont été évacuées. Seules 12 personnes vulnérables ont accepté d’être prises en charge en nuitées hôtelières.
Pour les autres occupants, le retour à la rue est inévitable. Hakim, par exemple, passe des coups de téléphone à ses connaissances pour trouver un endroit où dormir. Il raconte vivre comme un SDF depuis vendredi et affirme que chaque jour est une nouvelle galère.
Cette expulsion soulève une polémique sur les méthodes utilisées par la préfecture de Haute-Garonne et met en lumière les difficultés rencontrées par les occupants de ce squat pour trouver un logement décent.
Quelles sont les revendications du Collectif Des Soutiens envers la préfecture concernant l’expulsion du squat Armengaud à Toulouse ?
De séjour, était l’un des occupants du squat. Il raconte que les policiers sont intervenus de manière brutale, en utilisant des gaz lacrymogènes et en lançant des grenades assourdissantes. Selon lui, les forces de l’ordre n’ont pas donné suffisamment de temps aux occupants pour récupérer leurs affaires personnelles. Il affirme également que la préfecture ne leur a pas proposé de solutions de relogement.
D’autres occupants du squat Armengaud partagent le même sentiment d’injustice. Selon eux, la préfecture n’a pas respecté les droits des personnes présentes dans le bâtiment. Ils soulignent que certaines personnes étaient en situation de grande précarité et dépendaient du squat pour se loger. L’expulsion, sans solution de relogement alternative, les laisse désormais sans abri.
La situation des sans-abri à Toulouse est déjà préoccupante, avec près de 2000 personnes vivant dans des squats et des campements. Cette expulsion ne fait qu’aggraver la crise du logement dans la ville et ajoute à la vulnérabilité des personnes déjà en situation de précarité.
Le Collectif Des Soutiens, qui accompagne les personnes migrantes et sans-abri à Toulouse, dénonce fermement l’expulsion du squat Armengaud. Ils demandent à la préfecture d’assumer ses responsabilités en termes de logement et de proposer une solution de relogement décent et pérenne pour les personnes concernées. Ils soulignent également l’importance de respecter les droits fondamentaux des personnes sans-papiers, notamment celui d’avoir un toit.
La préfecture de Haute-Garonne, de son côté, affirme avoir proposé des solutions de relogement aux occupants du squat. Elle affirme également que l’intervention des forces de l’ordre a été nécessaire pour assurer la sécurité des personnes présentes dans le squat, ainsi que celle des riverains. La préfecture insiste sur le fait que cette expulsion était une opération légale et justifiée.
Cette polémique intervient dans un contexte où de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer la politique migratoire française et la gestion de la crise du logement. Les associations de défense des droits des migrants et des sans-abri demandent des mesures concrètes pour garantir le respect des droits fondamentaux de toutes les personnes, quel que soit leur statut administratif.
Il est inadmissible de voir l’expulsion violente des occupants du pavillon Armengaud à Toulouse sans aucune solution de relogement. Les autorités doivent prendre leurs responsabilités pour garantir le droit au logement de ces personnes vulnérables.