Quelle est la philosophie du Centre médical de soins immédiats (CMSI) ?
Dr Loïc Libot : « Éviter aux patients d’aller aux urgences pour des soins, comme une suture, de traumatologie avec une entorse, une fracture ou une luxation, mais ça peut être aussi une douleur abdominale ou une fièvre élevée qui ne baisse pas. Rien qui ne mette en jeu le pronostic vital. Le patient, qui n’arrivera pas à avoir un rendez-vous chez son généraliste le jour J alors qu’il a besoin de le consulter, aura alors tendance à se tourner vers le service des urgences. Il faut absolument économiser les urgences en leur évitant trop de pression et, donc, limiter l’impact des consultations sur ces services qui doivent être désengorgés. »
Onze ans après la création du premier CMSI à Essey-lès-Nancy, le concept a fait ses preuves. Quelles conclusions en tirez-vous ?
« Les urgences sont un plateau technique élevé nécessaire pour les patients les plus graves. Le CMSI permet de réduire le flux des cas non graves qui arrivent aux urgences. Pour certaines pathologies, si les patients attendent trop longtemps et en fonction de leurs antécédents, la situation peut aussi se compliquer. D’où l’intérêt de ne pas attendre trop longtemps. Anodine, une appendicite peut être traitée avec des antibiotiques mais cinq jours après, le patient frôle la mort avec une péritonite ! Plus on examine le patient tôt, au début des symptômes, moins les pathologies évoluent. La régulation par le Smur et les CMSI permettent de réduire de 30 à 50 % le flux sur les urgences. Rien qu’ à celui de Thionville , 60 à 70 patients y sont soignés quotidiennement. On a coutume de dire : « le bon soin au bon endroit et au bon moment ». On pourrait, aussi, préciser le moindre coût en sachant qu’un patient qui consulte au CMSI coûte 100 € de moins à la CPAM qu’aux urgences, pour une même prise en charge. »
Comment va fonctionner ce nouveau centre à la clinique Sainte-Elisabeth de Yutz ?
« À compter de lundi 13 novembre, il fonctionnera du lundi au vendredi, de 9 h à 19 h, comme un service d’urgences. Et ce, en convention secteur 1 sans dépassement d’honoraires. L’objectif est, à terme, de pouvoir ouvrir les week-ends également. Deux médecins titulaires seront sur le site ainsi que des équipes mutualisées, de Nancy notamment, qui viendront en renfort dans ce désert médical qu’est la bande frontalière de Thionville-Luxembourg. Il ne faudrait pas, comme ça se produit tous les jours en France, que des gens renoncent aux soins faute d’avoir trouvé des structures. »
#Moselle #Yutz #des #urgences #jour #dès #lundi #13novembre #clinique #SainteElisabeth