25 appartements, puis 37 autres encore… « c’est trop ! ». Un collectif d’habitants s’insurge contre un nouveau projet immobilier rue du chanoine Pieron, quartier victime selon lui de « l’avidité des promoteurs ». Ce qui aurait un impact à la fois sur l’environnement et sur la sécurité des habitants.
Lysiane Ganousse –
Aujourd’hui à 06:30
« On n’a rien contre la construction de logements. » Ils insistent sur ce point. « On n’est pas des bobos qui voulons à tout prix protéger notre petit pré carré. Mais là, c’est trop. »
Trop… de nouveaux logements d’un coup dans le quartier. Phénomène qu’un nouveau projet immobilier vient en effet grossir, et contre lequel, cette fois, le « collectif de riverains de l’avenue du chanoine Pieron » a décidé de s’ériger.
« Une villa en parfait état, qui a été vendue à prix d’or par son propriétaire à un promoteur intéressé seulement par le foncier. Soit 5 000 m2. » La villa va donc être détruite, remplacée par un immeuble de 50 m de long sur 9 de haut, où seront aménagés 37 logements. Une moitié du terrain restera néanmoins vacante, car non constructible pour raisons environnementales.
« Or ces 37 logements s’ajoutent à un autre projet d’immeuble dans la même rue, de 25 autres appartements. Sur un même scénario : maison sur grand terrain, arrivée d’un promoteur et à la fin, plus de maison mais un grand immeuble ! A l’époque, on n’avait pas bougé. Mais là, 25 + 37, c’est trop ! D’autant que ça va finir par faire boule de neige dans le quartier ! »
La nouvelle n’a été officielle qu’à la délivrance du permis de construire, le 19 juillet dernier. Le collectif s’est formé à la rentrée, bien décidé cette fois à protester.
« Quartier déjà saturé »
« Que le quartier évolue, soit. Il y a peu, un projet d’habitat social a vu le jour qui s’est bien intégré ; neuf petites maisons ont été construites dans un programme d’accès pour faciliter à la propriété, elles ont bien leur place. Mais là, on nous construit le mur de l’Atlantique ! »
Sans parler de problèmes liés à la prolifération automobile dans le quartier. « Et ce qu’il en coûtera pour notre sécurité ! Et les problèmes de stationnement. D’accord, lorsque se construit un immeuble, le promoteur doit avoir prévu une place de parking pour chaque appartement », souligne Pascal Perin. « Mais la réalité, c’est que chaque logement génère 1,5 voiture. Des dizaines de nouveaux véhicules vont donc chercher à se garer dans un quartier déjà saturé. »
À cela s’ajoutent des problèmes d’environnement que souligne Sylvie Chapron, vice-présidente de l’association Devibra, à vocation écologique. « Petit à petit, on voit le vert naturel disparaître au profit du gris béton. Alors même que dans le journal de la Métropole lui-même, il est rappelé que les jardins privés contribuent à faire baisser la température en ville ! »
« Ce projet n’est pas raisonnable, il est à rebours des préoccupations de notre époque ! Il sent les années 80’ », renchérit Hélène Vilair. « Et cette voracité des entreprises est très inquiétante. »
Un recours gracieux
Langue a déjà été prise avec le promoteur, la société Icad, « sans résultat ». Le collectif se tourne donc à présent vers la municipalité à qui est reproché « le manque de concertation en amont, qui nous aurait peut-être permis de négocier un projet moins monumental. »
Une demande de recours gracieux a été formulée, une rencontre avec le maire est d’ores et déjà programmée et un recours au tribunal administratif « n’est pas exclu ». Il est en tout cas un arbitre qui aura son mot à dire in fine : le client. Précisément à l’heure où, les banques refusant les crédits, les logements neufs ont toutes les peines à s’écouler…
« Le projet est conforme aux règles », répond la mairie
Interrogée sur la pertinence de ce projet immobilier, qui s’ajoute à plusieurs autres sur un même quartier, la mairie de Villers répond « réglementation ». Sur deux points en particulier.
Manque de concertation ? « Lors de l’instruction d’un permis de construire, le secret de l’instruction doit impérativement être respecté, sauf si l’intéressé souhaite le rendre public, ce qui n’était pas le cas. On ne peut donc pas présenter le projet à la population en amont. En revanche, dès que le permis a été délivré, on a fait tout ce qu’on pouvait pour favoriser les rencontres entre les différentes parties, à savoir le promoteur et le collectif, ne serait-ce qu’en transmettant les contacts et en mettant une salle à disposition. »
Délivrance du permis de construire ? « Idem. La délivrance est soumise à des règles. Or le projet nous a paru conforme à ces règles, à nous comme aux autres autorités consultées d’ailleurs, que ce soit Métropole ou préfecture. Le retoquer, c’est s’exposer à une action en justice, aux frais du contribuable ! Nous délivrons au regard des règles établies par la loi et non en fonction de ce qu’à la mairie, on aime, ou on n’aime pas. »
L.G.
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